| Résumé : |
Que met-on sous ce terme d'autogestion, mot mythique chargé de rêves et de peurs? Il renvoie à une idéologie commune à l'ensemble des courants libertaires, anarchistes, marxistes et autres. Il évoque des expériences nationales, en Yougoslavie, en Israël, en Algérie, en Italie, et quelques réalisations ponctuelles en France même - Lip par exemple, qui pourtant en évite le mot. Ce sont ces doctrines et ces pratiques que Daniel Mothé juge sans complaisance au fil de ces pages, stigmatisant les "gestionnaires de l'autogestion" qui vident l'autogestion de toute réalité. Faisant la part du leurre mais indiquant aussi les possibilités réelles de l'autogestion - et son utilité, voire sa nécessité -, il explore et dénonce la montagne d'obstacles qui s'oppose à sa mise en œuvre: slogans idéologiques, intérêts partisans, militantisme de soldats, de militaires ou de soi-disant prophètes qui est celui du monde syndical français.
Le chemin est étroit pour une véritable autogestion, et pour d'authentiques autogestionnaires voués à l'animation d'une pratique sociale plutôt qu'à son contrôle fort peu désintéressé. Daniel Mothé en dessine les sentiers: procédures artisanales inventées sur le terrain lui-même, apprentissage des relations humaines, transformation de l'environnement réel. L'autogestion ne se décrète pas. Pourtant, c'est elle qui, goutte à goutte, modestement, peut être et est déjà, ici ou là, une authentique thérapie pour une société qui souffre d'un excès de fonctionnement hiérarchique. Un livre plein de santé et d'espérance, ouvert sur un avenir à faire. |
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