Résumé : |
Petits sauts de cabri, changements vifs de direction, courbes des bras, angles marqués des coudes et des genoux entraînés par le dos : l'alphabet gestuel de Dominique Bagouet paraît d'une imagination sans fin. Pièce magistralement élaborée pour les grands plateaux d'opéra, "So schnell", depuis sa création, s'est enrichie d'un prologue, duo dansé en silence alternant gravement harmonie et insolence La construction musicale (la cantate BWV 26 de Jean-Sébastien Bach et un montage d'éléments sonores de Laurent Gachet), le décor et les costumes expriment un certain primitivisme. Les grandes peintures évoquent le pop-art et la production industrielle d'images, impression renforcée par le son des machines de l'entreprise familiale Bagouet qui emplit le silence. La danse n'en est que plus rigoureuse : les déhanchements de twist, les poings fermés des boxeurs, la course folle d'un sprinteur, se conjuguent sans problème aux autres valeurs chorégraphiques. La cohérence de l'ensemble réside dans la fantaisie assumée de tous les détails. |