Résumé : |
Filmé en 1966 à Rome, Pasolini parle ici, le plus souvent en gros plan et en français, de son amour du sous-prolétariat et de sa conception du cinéma. La clé de son oeuvre pourrait être une expression provençale "ab joy" : non pas la joie mais la nostalgie de la vie qui accroît l'amour de la vie. Sont montrés des extraits de Accatone, Uccellacci e Uccellini, L'Evangile selon Saint-Mathieu... Poète, essayiste, romancier, puis cinéaste, la fécondité de Pasolini s'origine dans un risque mortel : vaincre ou mourir, prouver son existence. Intellectuel marxiste, il s'entretient dans les faubourgs de Rome avec deux de ses acteurs-fétiches, innocents qui vivent la vie. Pasolini, avec son intelligence si vive, théorise. Il se différencie du néo-réalisme : dans ses films, ni plan-séquence, ni espoir en l'avenir, ni amour pour l'homme moyen mais une prédominance des gros plans frontaux, signes de la sacralité. Sa rage anti-bourgeois, rare en Italie, se rapprocherait de celle de Socrate. Il se vit, en fait, comme un "véritable diable". Jean-André Fieschi a su montrer comment parlait Pasolini : savamment et simplement. Une émotion empreinte de mélancolie émane de ce portrait. |