Résumé : |
Humour noir et prouesses techniques dans ce "propos" sur Nice où Jean Vigo joue du violent contraste entre oisifs fortunés et population pauvre de la vieille ville. Surprendre un personnage pour en révéler la beauté intérieure ou le ridicule, rendre insolite une situation banale en y intégrant des scènes de fiction burlesques, font de cette satire sociale un vrai plaisir de cinéma. Jean Vigo fait ici la distinction entre "documentaire social et point de vue documenté". Cette dernière démarche qui exige que l'on prenne position car "si elle n'engage pas l'artiste, elle engage du moins l'homme". Partant des lieux communs sur Nice (le carnaval, les grands hôtels, les casinos, les touristes), il nous en révèle la face cachée dans une polémique sociale où interviennent des mises en scène : superposition d'images faisant apparaître des pieds nus que l'on cire, une femme soudain nue dans son fauteuil... Au-delà de l'exercice de style, l'utilisation des techniques cinématographiques (angles de prises de vue, accéléré/ralenti, fondus enchaînés, montage rapide) sert une oeuvre toute de colère et d'amour, de lyrisme et de vérité. |